Faire mouche
EAN13
9782707347190
Éditeur
Les Éditions de Minuit
Date de publication
Langue
français
Langue d'origine
français
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Faire mouche

Les Éditions de Minuit

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À défaut de pouvoir se détériorer, mes rapports s’étaient considérablement
distendus avec ma famille. Or, cet été-là, ma cousine se mariait. J’allais
donc revenir à Saint-Fourneau. Et les revoir. Tous. Enfin, ceux qui restaient.
Mais soyons honnête, le problème n’était pas là. Exceptionnel peintre
d’atmosphère et jongleur de non-dits, Vincent Almendros a décidément l’art de
créer des atmosphères si lourdes et oppressantes qu’on dirait des prisons à
ciel ouvert et de mener, sans coupables ni victimes apparents, sans
résolutions non plus, de véritables intrigues policières. Tout cela écrit dans
une langue parfaite, faussement laconique, et dont même l’apparente simplicité
est piégeuse. On a compris que cet écrivain fait mouche, une fois encore, et
qu’il faut sans tarder savourer, sur une famille en décomposition, son roman
noir au goût acide de vin de noix et de feuilles pourrissantes. On le
conseille même aux estomacs fragiles. (Jérôme Garcin, L’Obs) Qu’est-ce que le
narrateur a vécu dans ce quart-monde rural d’où il s’est enfui ? Que se
déroule-t-il encore aujourd’hui dans le silence lourd des fermes isolées ?
Quel drame va être provoqué par le retour d’un ancien habitant devenu citadin
? Alors que le lecteur est assailli par une foule de questions disparates,
Almendros tisse sa toile et construit un texte où chaque petit rien compte. On
découvre souvent après coup l’importance de minuscules détails semés au fil
des pages. Cet art de la précision, allié au trouble de la situation et à un
humour morbide, est ce qui séduit le plus chez Vincent Almendros, mais pas
seulement. Dans cet enfer familial où on mange de la langue de bœuf au
déjeuner, le romancier brasse des sujets assez profonds pour l’empêcher de
tomber dans un pur et vain exercice de style. Sa description d’une ruralité à
l’abandon est très juste, et le passage d’un milieu social à un autre, les
difficultés qu’un tel arrachement suppose, prennent ici une coloration noire
et presque désespérée. (Sylvie Tanette, Les Inrockuptibles)
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