Il n'y a plus de médecin au numéro que vous avez demandé, Treize entretiens recueillis et présentés par Jean-Louis Naurouze
EAN13
9782402343220
Éditeur
FeniXX rééditions numériques (Filipacchi)
Date de publication
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Il n'y a plus de médecin au numéro que vous avez demandé

Treize entretiens recueillis et présentés par Jean-Louis Naurouze

FeniXX rééditions numériques (Filipacchi)

Indisponible
La France est un pays où il est malvenu de mettre en question la carrière d’un
individu en fonction de ses résultats. « On entre à Polytechnique à dix-huit
ans et on en sort toute la vie. » Cette sentence n’est pas caricaturale, elle
est l’image de la réalité. Quand j’ai visité pour la première fois des
hôpitaux américains, mon étonnement fut grand de ne me voir point questionné
sur des titres et fonctions hospitalo-universitaires, mais sur ce que je
pensais de tel cas ou de tel traitement. Un très cordial confrère d’origine
italienne qui avait appris chez des Jésuites grenoblois un parfait maniement
du subjonctif, me donna la clef de cette attitude : « Que mes patrons me
fissent d’emblée confiance me surprit et je les pris pour des naïfs. Mais
qu’ils critiquassent durement ma première erreur m’incita à éviter d’en
commettre d’autres. Ici, on te donne une chance, ta chance, mais rarement
deux. » Dans notre pays, La Fontaine reste actuel : « Selon que vous serez
puissant ou misérable… », vous aurez mille chances ou aucune. J’y ai souvent
réfléchi. Je suis arrivé à la conclusion qu’il était impossible de changer
brutalement les choses. Nous sommes non seulement dans un État de Droit, mais
dans un État de « droit acquis ». Le mieux défendu de tous est celui de la
protection des carrières. Vous avez été nommé maître de conférences agrégé,
vous voici fonctionnaire de l’État. Vous avez été nommé Médecin des hôpitaux
(pardon ! praticien hospitalier), vous voici agent d’une collectivité locale.
Laissez faire le temps ! Si vous évitez de lourdes fautes, telles que
sodomiser publiquement le recteur de l’Université ou violer, lors de sa
prochaine visite, la sous-secrétaire d’État à la Santé publique, vous n’avez
aucun souci à vous faire. Vous finirez votre carrière au plus haut échelon,
même si votre maladie d’Alzheimer vous vaut, de temps à autre, d’oublier
d’aller faire votre cours. Voici un témoignage original, spontané et insolite
sur la remise en cause des médecins et leurs prescriptions, du Docteur XY,
connu dans le domaine médical pour ses publications scientifiques et ses
travaux de recherche. Ce document se veut aussi le reflet d’une nouvelle
éthique du milieu médical.
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