Le Duel

Arnaldur Indridason

Anne-Marie Métailié

  • Conseillé par
    9 mars 2014

    Sur une base classique, Arnaldur Indridason fait revivre un moment important du passé de son pays : la finale du championnat du monde d'échec qui opposa le russe Spassky et l'américian Bobby Fisher fortement liée à la guerre froide dans laquelle l'Islande était un point stratégique. Les tension entre L'Islande et la Grande-Bretagne concernant les zones de pêche sont aussi évoquées. J'aime toujours beaucoup quand Arnaldur Indridason écrit sur l'Islande, pour moi personne ne le fait aussi bien que lui. Que ce soit parfois pour y décrire la nature ou comme ici, pour évoquer la tuberculose dans un pays que cette maladie toucha profondément. C'est à travers le passé de Marion que l'auteur nous fait entrer dans les sanatoriums. Et parfois, juste au détour de phrases, il campe un décor, une spécificité (ici, l'interdiction de la bière en Islande en ce début des années 70). J'ai adoré la façon qu'a Indridason de mêler ces parties d'échec à son intrigue et je n'ai pu résister ensuite, moi qui ne joue pas aux échecs même si j'en connais les règles, d'aller rechercher des informations sur cette finale et sur Bobby Fischer, personnage à la fois fascinant et révoltant (sachez mesdames qu'il pensait que les femmes ne devraient pas enseigner). Vous trouverez dans l'article du Parisien une ambiguïté très intéressante concernant Marion.


  • Conseillé par
    24 février 2014

    Eté 1972. La ville de Reykjavík en Islande accueille les championnats du monde d'échecs. Un duel qui oppose deux homme mais aussi deux puissances avec des idéologies et des politiques opposées. L'Américain Fischer et le Russe Spassky sont le centre d’intérêt pour les habitants et pour les touristes venus assister à l'événement. Reykjavík est sous haute surveillance et les yeux du monde entier sont braqués sur elle. Dans un cinéma, un jeune homme sans histoires est découvert mort, tué à l'arme blanche. Passionné de films, il enregistrait les bandes sons sur un magnétophone qui a disparu. La commissaire Marion Briem est chargée de l'enquête.
    Qui a tué ce jeune homme et pourquoi? Est-ce que ce meurtre est lié de loin ou de près à la présence de Fischer et de Spassky ?

    L'Américain exige qu'on l'on cède à ses nombreuse volontés mais Spassky reste de marbre, concentré et imperturbable. Marion Breim n'écarte aucune piste pour l'assassinat et elle examine toutes les possibilités. Et si le jeune homme avait enregistré une conversation qu'il n'aurait pas dû ? Un échange de la plus haute importance qui a amené une personne à l'éliminer.
    Si le meurtre du jeune homme est le départ de ce livre, la suite s'oriente rapidement vers les enjeux de la guerre froide où l'espionnage et les soupçons étaient de mise. On découvre Marion Breim et son passé. Peu bavarde, elle a été atteinte durant son enfance de la tuberculose, maladie qui a frappé de plein fouet l'Islande. Il s'agit d'une femme déterminée dans son enquête qui lentement récolte les indices.
    Arnaldur Indridason signe un polar très bien mené où les échecs ne sont qu'un prétexte pour nous faire pénétrer dans le sphères de la guerre froide. Le personnage de Marion Breim est creusé, étoffé et complexe. Pour les nombreux fans d'Erlendur, il apparaît à la fin du livre en tant que jeune policier au tout début de sa carrière.
    Un polar efficace et intelligent !