Le chat d'Oran

Georges Salinas

Mareuil Editions

  • Conseillé par
    23 avril 2019

    Polar sur fond de guerre d'Algérie, un thème qui commence à prendre de l'ampleur dans la littérature française, entre 50 et 60 ans après la fin du conflit. Dans ce roman, on suit Antoine Delarocha, pied noir, et donc sa vision des faits. Même s'il n'est pas un jusqu'au-boutiste, qu'il n'aime pas plus l'OAS que le FLN, il est forcément partisan puisque pour lui l'Algérie doit rester française et que les gens comme Ahmed sont des terroristes ; et puis, il est flic et obéit aux ordres. C'est le point de vue d'un pied-noir qui sent qu'il va devoir bientôt quitter ce pays qu'il aime pour un autre qu'il ne connaît pas. C'est forcément une lecture tronquée, on ne lit rien sur la torture, presque rien sur la vie des Algériens considérés comme des terroristes. Jusqu'à quel point, lorsqu'on défend son pays occupé, est-on un terroriste ou un résistant ? Jusqu'à quel point est-on un occupant, un tortionnaire ou un homme qui défend le pays dans lequel il est né, son mode de vie, sa famille menacée ?

    Toutes ces questions m'ont accompagné pendant ma lecture de ce roman policier, écrit par Georges Salinas, ex-chef-adjoint de la BRI, intervenu avec son équipe, notamment au Bataclan et à l'Hyper Cacher.

    Pour le reste, eh bien, c'est un roman qui file vite, qui ne laisse pas de temps mort et qui dresse des portraits d'hommes et de femmes en plein doutes quant à leur proche avenir. Si le travail d'Antoine Delarocha lui prend beaucoup de temps, il n'en oublie ni sa femme ni ses garçons qui sont menacés et qui vivent mal la violence quotidienne. Son enquête prend une nouvelle tournure lorsqu'il est question d'un futur terrible attentat qu'il va tout faire pour déjouer. C'est un roman mené tambour battant, qui m'a tenu compagnie pendant un long voyage en train entre Nantes et Clermont-Ferrand, de presque 7 heures de rail, qui sont donc passées vite. Plutôt une bonne surprise.


  • Conseillé par
    5 février 2019

    guerre d'Algérie

    Antoine Delarocha est comme un chat : non seulement il retombe toujours sur ses pattes, mais en plus il a neuf vies.
    Et il en faut de la baraka à Oran, en 1961, quand on est policier.
    Antoine et son équipe sont en passe de déjouer un attentat qui a pour but de tuer le plus de pieds-noirs possibles.
    Dans le même temps, Ahmed, membre du FLN est blessé et fait prisonnier par Antoine qui le pousse à donner des informations en échange de sa protection et de celle de sa famille. Mais Ahmed s’enfuit en France à la recherche de sa fille, vouant une haine tenace à Antoine.

    La seconde partie du roman se déroule l’année suivante sur le sol parisien, qui verra se rejoindre Ahmed et Antoine, ennemis jurés.

    J’ai aimé me promener dans les rues d’Oran avec Antoine et sa brigade, même si elles regorgent de danger. J’ai aimé sentir les parfums de l’Algérie.

    J’ai aimé Antoine, toujours soucieux de sa famille, mais si engagé dans son métier. Un policier tout d’un bloc qui ne pense pas politique mais qui agit.
    Un roman qui a l’avantage de présenter les différents groupes armés algériens et français de façon claire.
    Le premier roman d’une trilogie annoncée qui donne la parole à tous les protagonistes, et qui promet d’être passionnante.
    L’image que je retiendrai : Celle de Martha, rousse flamboyante du groupe d’Antoine, et seule femme sur le terrain.

    https://alexmotamots.fr/le-chat-doran-georges-salinas/