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La Veuve

5

Soleil

15,50
Conseillé par
9 mars 2015

Chronique

Après avoir mis en scène Odin, le seigneur d’Asgard dans un diptyque flamboyant paru chez Soleil entre 2010 et 2012, Erwan Seure-Le Bihan participe à la nouvelle série de la maison d’édition, Oracle.

Chaque album est confié à un dessinateur qui se confronte à l’univers imposé: la Grèce antique et ses dieux. Dans ce tome 5, paru en janvier, les récits imaginés par Stéphane Betbeder s’imbriquent et Erwan Seure-Le Bihan, par un trait précis et dynamique, donne vie à différents destins.


C’est d’abord Homère, le poète aveugle qui ouvre l’album en un prologue sombre. Le travail des couleurs d’Élodie Jacquemoire accentue l’atmosphère froide de ce lieu de désolation. Mais l’histoire n’a pas encore réellement débuté, il faut écouter la gardienne du temple d’Héra pour connaître le sort de Galatée, jeune mortelle victime de sa beauté et jouet de Zeus. Le sujet principal de l’intrigue est, comme dans les albums précédents, la vengeance; non pas celle de Galatée qui préfère se donner la mort mais celle de Cydippe qui voit mourir les siens.

Confidente de Galatée, elle assiste à la colère de Zeus qui préfère détruire une cité que d’affronter la colère d’Héra. Ainsi, les flots soulevés par Poséidon emportent tout en une double page dans laquelle le dieu domine la mer en furie armé de son trident, alors que les hommes disparaissent déjà à droite de la planche, fragiles esquisses que l’on aperçoit sur le crayonné d’Erwan Seure-Le Bihan.

Galatée, d’abord spectatrice impuissante de cette destruction qui emporte sa famille, en appelle alors à la vengeance et défie Zeus en personne. Elle est la véritable héroïne du récit et entraîne le lecteur à sa suite. Il faudra franchir le Styx au côté de Polyphème, traverser le pays des morts et atteindre le Tartare, lieu profond des enfers qui dans l’album se teinte d’une couleur rouge intense, celle de la lave et du feu.

Comme dans tout conte, notre héroïne dispose de trois objets magiques donnés par Zeus lors d’un pacte dont il sera difficile de sortir libre et victorieuse. Ce dieu vengeur et jaloux était déjà présent dans le tome 3 de la série dessiné par Gwendal Lemercier, Le petit roi, et c’était alors Léandre, artiste de talent, qui l’implorait.

Véro.

Lire la chronique illustrée : http://www.brestenbulle.fr/?p=20266

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