Trouble

Jeroen Olyslaegers

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  • Conseillé par
    13 février 2019

    1939-1945, Belgique

    J’ai mis du temps à entrer dans le récit, à saisir Wilfried, le personnage principal qui joue aux échecs avec Lode, son ami de toujours. C’est lui qui nous raconte une partie de sa vie, surtout celle qui s’est déroulée pendant la Seconde Guerre Mondiale quand il s’était engagé dans la police de sa ville, Anvers, parce qu’il fallait bien faire quelque chose.

    Dès les premiers paragraphes, le récit est trouble : le narrateur passe du passé au présent, nous parle de personnages sans les présenter, leur donnant parfois des surnoms. Et ce qu’il raconte de son travail sème le trouble : est-il un fonctionnaire en marge des lois du Reich ou plutôt zélé ?

    Qui plus est, son amitié avec Lode est trouble elle aussi : Lode ressent-il une certaine attirance pour Wilfried ? Wilfried est-il seulement naïf quand il parle plus vite qu’il ne réfléchit ?
    Se dessine comme une ombre sa petite-fille, qui a été retrouvée pendue. Une jeune fille sensible qui s’est penchée sur le passé trouble de son grand-père.
    Vous l’aurez deviné, le titre de ce roman est très bien choisi.
    J’ai suivi avec intérêt les remarques de Wilfried, son avis sur cette Guerre qui n’est qu’une question d’argent. Surtout à Anvers, capitale du diamant. Les descriptions des rafles font froid dans le dos, et l’attitude des policiers de la ville qui y participent prêterait presque à rire avec leurs casques blancs.
    La conclusion de l’auteur jette aussi un froid : les actions des grands-parents et des parents rejaillissent d’une façon ou d’une autre sur la vie de leurs enfants et petits-enfants.
    L’image que je retiendrai : ,Celle des camions de déménagements présents à chaque rafle chargés de transporter les juifs.

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